La chaussure nationale

Document du mois

Économie en temps de guerre

La chaussure nationale

Les industries de la chaussure sont réquisitionnées par l’armée : elles doivent fournir un contingent de chaussures destinées aux soldats.
Parallèlement, on assiste à un renchérissement du prix de la chaussure civile. E. Clémentel ministre du commerce, de l’industrie des postes et télégraphes a alors l’idée d’utiliser les surplus de cuirs des programmes de chaussures militaires pour fabriquer une chaussure bon marché destinée aux classes populaires.
Le décret du 12 août 1917 prescrit la fabrication de cette chaussure dite nationale.

La production des Basses-Pyrénées

Les Basses-Pyrénées sont directement concernées par cette mesure. En effet, l’industrie de la chaussure est particulièrement implantée en Béarn comme en Pays basque.
Les documents conservés dans les fonds de la préfecture relatifs au travail et à la main d’œuvre témoignent de cette fabrication conjoncturelle, qui aussi patriotique qu’elle soit, n’est pas exempte de conflits.
Le 14 octobre 1918 un mouvement de grève se déclare dans la maison Amespil d’Hasparren qui fabrique la chaussure nationale. Les employés refusent en effet le montant de l’indemnité de vie chère fixée à cinquante centimes de franc par le sous-intendant militaire. L’usine ferme. Le lendemain, le juge de paix reçoit patrons et ouvriers qui acceptent finalement l’indemnité proposée.
La chaussure nationale est produite jusqu’au mois de juillet 1919. Malgré leurs réticences initiales les fabricants s’y étaient finalement convertis.

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