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Bien que nous ne disposions pas, aux Archives départementales, de documents produits par les conseils de guerre et les tribunaux militaires pendant et après la Grande Guerre, certaines archives publiques permettent d’appréhender le contexte dans lequel certains soldats ont fait le choix de la désertion et l’attention portée par les autorités à ce problème.
Parmi ces archives, on trouve les signalements de désertion envoyés au procureur de la République par les autorités militaires afin de faciliter la recherches de ceux qui « manquent à l’appel » (3 U 3/154), comme celui envoyé par le dépôt du 49e Régiment d’infanterie concernant un certain Laurent Vergez, absent lors de l’appel du 24 janvier 1915.
Les registres d’écrou des établissements pénitentiaires révèlent, quant à eux, une étape du circuit des déserteurs arrêtés. Dans ce document (2 Y 1/86), nous apprenons par exemple qu’en 1915, des déserteurs furent conduits par les autorités militaires à la prison de Bayonne où ils séjournèrent un jour avant d’être transférés à Bordeaux ou à La Rochelle.
Les dossiers de procédure correctionnelle permettent ensuite de mieux saisir le rôle des amis et de la famille à travers les affaires de complicité de désertion. Ces dossiers contiennent en effet toute sorte de documents (jugements, procès-verbaux de renseignements, d’interrogatoire ou de dépositions, mandats d’arrêt, correspondance, etc.) permettant de retracer une partie ou la totalité du parcours des déserteurs ou prétendus déserteurs. Ici, l’extrait traduit d’une lettre écrite en basque le 19 juillet 1917 qui révèle les conseils d’une femme invitant son époux à être prudent et à ne pas se « faire prendre » (3 U 5/837).
Enfin, les archives de la sous-préfecture permettent de saisir les conséquences fâcheuses pour les familles d’avoir des déserteurs dans leurs proches. Cette fois-ci, une demande de passeport du 27 mai 1915 adressée par Marie Irigaray, dont l’époux est déserteur, au maire de Saint-Jean-Pied-de-Port (2 Z 77). L’avis de ce dernier est favorable mais la mention « refusé » laisse penser que le sous-préfet n’était pas disposé à accorder le passeport en question.