L'école d'aviation de Pau

Document du mois

Accidents et sabotages

L'école d'aviation se mobilise

Pau est une ville tournée vers l’aviation : en 1911, à l’initiative des frères Wright, elle abrite la première école d’aviation au monde. À l’approche d’une guerre où l’avance technologique est un atout majeur, cette école ne peut que se développer.
Fermée à la déclaration de guerre, l’école d’aviation de Pau est rapidement réouverte (1er novembre 1914). Installée au nord de la ville – au niveau du Pont-Long – elle forme principalement les pilotes destinés aux combats aériens, c’est-à-dire des pilotes ayant déjà leur brevet. De grands noms de l’aviation française y font leurs armes, dont Georges Guynemer, ou encore l’américain Norman Price.
Mais l’école forme aussi des mécaniciens et des observateurs.
La spécialité de l’école de Pau est la chasse, c’est-à-dire la surveillance des territoires. L’apprentissage se fait en deux temps : la formation et le perfectionnement. Elle n’accueille que des volontaires, venus du monde entier (14 nations sont présentes à Pau en 1917). En 1918, 3000 personnes, aviateurs, élèves, mécaniciens travaillent à l’école d’aviation. Les aviateurs sont formés sur plusieurs types d’avions. Les accidents sont très fréquents, on en dénombre plus de 100 mortels à Pau entre 1915 et 1918, soit plus de morts qu’au combat. Du fait de la censure, ces accidents sont peu diffusés dans la presse même s’ils sont connus de la population et nourrissent des inquiétudes.

Rapport sur les accidents à l'école d'aviation (1M118)
Rapport sur les accidents à l'école d'aviation (1M118)

Le recours à la main d'oeuvre étrangère

Face au manque de main d’œuvre, notamment qualifiée, des femmes et des Annamites sont mobilisés pour l’entretien des avions ou comme mécaniciens. 44 Annamites –la région du Annam fait partie de l’Indochine et correspond à l’actuel Vietnam - arrivent en mars 1915, ils sont près de 230 à la fin de l’année, 400 en décembre 1916. L’école abrite également un contingent de tirailleurs sénégalais. La présence de ces étrangers a elle aussi pu être une source d’inquiétude, même si ces populations vivent parmi les Palois.

En 1916, la réussite de l’école amène des travaux d’agrandissements. Près de 300 prisonniers allemands y participent. Ils œuvrent notamment à la création du lac d’Uzein et à la construction du tramway qui relie la gare de Pau aux hangars et aux terrains d’aviation, pour acheminer hommes et matériel.

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