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Jean-Marie Etcheberrigaray, né à Cambo, est lieutenant quand débute la guerre. Il part au front, accompagné de son cheval Dormeur et d'un makila (bâton traditionnel basque), qui rythme son pas où qu’il aille. Il devient rapidement capitaine au sein de l’artillerie.
Bien que cet homme, qui se qualifiait déjà d’indomptable lorsqu’il étudiait au lycée de Bayonne, émette très vite le souhait de quitter l’armée, Jean-Marie Etcheberrigaray est un capitaine exemplaire.
Pendant le conflit, nombre des officiers gagnent le respect de leurs hommes en abandonnant la figure du capitaine autoritaire pour celle paternelle du chef protecteur. À leur image, le capitaine Etcheberrigaray prend soin de ses hommes. La nuit, à cheval, il parcourt la campagne à la recherche de clairières idéales pour positionner un abri.
Plus tard, il est puni de 15 jours d’arrêt : les Allemands ont fait exploser ses munitions, il a préféré désobéir aux ordres et confectionner un abri pour sa troupe plutôt que pour ses armes.
Dans ses courriers, le lieutenant se veut tout aussi rassurant pour sa famille. Il décrit « la boue infernale de Lorraine » dans laquelle les chevaux se cassent les pattes, et où les chaussures de papiers livrées par le Japon sont d’une redoutable inefficacité. Pourtant, le ton de ses lettres n’est en rien plaintif.
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Son comportement lui vaut l’estime de ses hommes. Et à quel titre : sa batterie, présente durant 7 mois sur le front de Verdun, n’y perd qu’un homme.
Jean-Marie Etcheberrigaray lui-même ne sera blessé qu’une fois : il perd l’audition de l’oreille gauche alors qu’il se trouvait près d’un canon en 1916.
À la fin de la guerre, le capitaine, passionné d’aéronautique, étudie la conception de canons pour atteindre les avions en vol.
La carrière militaire de Jean-Marie Etcheberrigaray ne s’arrête pas là.
En 1919, il entre à l’école supérieure de guerre et étudie aux côtés de de Gaulle. Il gravit les échelons de la hiérarchie militaire. En 1940 (il est alors général mais le soldat n'a pas changé), il a à cœur de ramener ses hommes jusqu’à la ligne de démarcation pour qu’ils ne soient pas faits prisonniers de guerre. Il y parvient.
Il participe, sur ordre de Pétain, au procès de de Gaulle en 1940. Il en dénonce le déroulement dans ses mémoires.
En 1942, il est également amené à témoigner au procès de Riom. Il reste sur sa réserve et ne dénonce pas les culpabilités présumées dans la défaite de 1940.
Dénoncé en 1943 comme résistant, il est interné pendant plus d’un an à Dachau. À son retour, en 1945, Jean-Marie Etcheberrigaray décide de retourner à la vie civile. Il finit sa carrière comme général quatre étoiles.
Il meurt en 1981, à 95 ans. Sur sa vie, il ne laisse à ses proches que deux témoignages : ses mémoires, et ses lettres.