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Entre exode, aide aux travaux agricoles et réorganisation forcée de l’école les enfants des Basses-Pyrénées, filles et garçons, petits et grands, natifs ou réfugiés, tous sont mis à rude épreuve par la Grande Guerre.
L'occupation de la Belgique par les troupes allemandes (octobre-novembre 1914), l'installation du front dans le Nord et l'Est de la France poussent par vagues successives des centaines de milliers de familles hors de leurs foyers. L'exil imposé par la peur ou par une décision de l'autorité militaire entraîne un élan de solidarité à l'égard de civils brutalement jetés sur les routes et qui sont surtout des personnes âgées, des femmes et des enfants.
Le conseil municipal de Bayonne expose le problème suivant : de nombreux enfants de moins de treize ans, âge de fin de scolarité obligatoire, sont « vagabonds ou oisifs » pendant les heures de classe. Le maire souligne que c'est l'absence de leur père, parti au front, qui peut l'expliquer. Un arrêté est pris pour interdire aux mères ou tuteurs de laisser « à l'abandon» les enfants âgés de 6 à 13 ans et la police est autorisée à les reconduire à l'école si on les trouve à vagabonder dans la rue.
En zone rurale, ce « vagabondage » n'est pas un problème, puisque les élèves absents en classe le sont forcément parce qu'ils aident aux travaux agricoles ou artisanaux de la famille, et rarement pour faire l'école buissonnière.
En effet, dès 1915 et du fait d’un « manque de bras », les instituteurs ou institutrices proposent d'adopter une « classe unique d'été » du mois d'avril ou mai jusqu'à la rentrée scolaire d'octobre, avec une pause méridienne réduite pour le repas, qui permet de libérer les élèves plus tôt. Certains enseignants déplorent la désorganisation de leur travail et des difficultés d’apprentissage. Le préfet doit nécessairement approuver ce nouvel emploi du temps scolaire.
En 1917, la journée de classe est encore réduite d’une heure le matin. Ce réaménagement, pour « garder le bétail à la belle saison » doit permettre une meilleure « assiduité scolaire ».
L'inspecteur d'Académie relaie la demande du ministre de l'Instruction publique. L'objectif est que tous les enseignants rappellent à leurs élèves la nécessité d'aider aux travaux agricoles, y compris si leurs parents ne sont pas « agriculteurs », par une « courte causerie » à la veille des vacances d'été.
Le programme de la main d'œuvre scolaire évoque à la fois la participation des élèves des campagnes aux travaux des champs, mais aussi la participation des élèves des villes à la tenue de jardins potagers ; le tout dans le cadre de « Groupements d'enfants ». Dans cet exemple, il s'agit de définir les missions précises des écoliers (binage, sarclage,...) adaptées à leur force physique. Les statistiques et les schémas permettent d'appuyer la « propagande » gouvernementale.
La loi du 21 mars 1841 est la première à réglementer le travail des enfants dans l’industrie, notamment l’âge auquel ils peuvent commencer à travailler, à savoir 9 ans, et leur salaire. Ce texte est complété par la loi de 1874 qui prévoit un maximum de 6 heures de travail par jour jusqu’à l’âge de 12 ans et 12 heures au-delà. Elle oblige les employeurs à embaucher des enfants dont l’instruction se poursuit en complément des heures de travail. La loi du 28 mars 1882 rend l’école obligatoire pour les enfants entre 6 et 13 ans.
De fait, dans le contexte de la Grande Guerre en Basses-Pyrénées, ces règles n’ont sans doute pas toujours été respectées, les travaux agricoles s’exerçant souvent dans le cadre familial.