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Napoléon III et Eugénie décident de faire construire à Biarritz à partir de 1853 une résidence estivale : la villa Eugénie, qui devient par la suite le Palais Biarritz puis l’Hôtel du Palais. L’initiative impériale crée une mode du voyage à Biarritz pour les élites nationales et internationales.
En effet, avec l’arrivée, en 1865, du chemin de fer national à la gare de La Négresse, Biarritz est désormais reliée au réseau ferré et donc aux capitales européennes. C’est ainsi que le petit village de 2048 habitants devient le lieu de villégiature des rois et des souverains du monde entier.
Parallèlement, les bienfaits du climat océanique vantés par la médecine, attirent de nouveaux touristes. La température moyenne de l’hiver étant de 7,9°, Biarritz est considérée comme station hivernale. Par son climat, par ses bains de mer et ses plages, elle offre de nombreux atouts qui n’échappent pas à la noblesse russe.
Pour fuir l’"hiver vert" (expression de Catherine II pour désigner l’été et le début de l'automne en Russie), la plupart des Pétersbourgeois et Moscovites fortunés séjournent à Biarritz à partir du mois d’août et ce jusqu’à fin novembre. Ils profitent des bienfaits des bains de mer, pratiquent des sports (golf, polo, tennis).
Ducs et princes se côtoient tels les Romanowscky, les Oldenbourg, les Vladimirovitch, les Constantinovitch, les Feodorovitch, ou les Pavlovich.
Si avant 1900, ils séjournent en famille à l’hôtel, le contexte politique de la Russie modifie ce tourisme mondain. Après la Révolution de 1917, les aristocrates et bourgeois deviennent des exilés : ce sont des "russes blancs". Ils s’installent définitivement dans de grandes villas, sur la côte puis dans le reste du département.
Dans les années 1930, certains artistocrates fortunés organisent des œuvres de bienfaisance, particulièrement pour les enfants. C'est ainsi que la Duchesse de Leuchtenberg, dont les fêtes réputées attirent toute la Côte Basque chaque année, crée à Salies-de-Béarn la « Maison de l'Enfant Russe ».
Le couple Leuchtenberg loue à la commune de Salies le domaine de Mosqueros, composé d’un château, de dépendances, d’un jardin, d’un parc et de terres pour un total de plus de 11 hectares.
Il s’acquitte d’un loyer de 17000 francs annuel et a à sa charge tous les travaux de réhabilitation et de réparation d’entretien ainsi que les grosses réparations (toit, arrivée d’eau, électricité, etc.).
Les Leuchtenberg quittent la villa Nadia à Anglet pour s’installer définitivement à Salies-ce-Béarn dans la maison de bienfaisance de 1929 à 1964, date du décès de la Princesse Romanowscky, duchesse de Leuchtenberg (veuve depuis le 28 septembre 1942).
Inaugurée le dimanche 11 août 1929 à Salies-de-Béarn en présence de nombreuses personnalités, cette association avait pour but d’assurer aux enfants de nationalité russe ou française un séjour au grand air, agrémenté de cours de gymnastique.
4 M 127 Association de la Maison des enfants Russes de Salies-de Béarn : statuts, correspondance, arrêté préfectoral.
4 Q 795, n°13. Bureau des hypothèques de Pau, transcription du 27 septembre 1930, bail entre la ville de Salies et le couple Leuchtenberg.
4 M 1024 Demande de carte d’identité de la Princesse Romanowscky, duchesse de Leuchtenberg, née Caralli Nadine.
286 Q 10 Bureau de l’enregistrement de Salies-de-Béarn : table des successions et absences de 1932 à 1943.
Cote provisoire 174/90. Bureau de l’enregistrement de Salies de Béarn : table des successions et absences de 1961 à 1967.
E dépôt Salies-de-Béarn
BIB DL874/1930. Biarritz illustré et côte basque Pyrénées.
BIB PR11 Salies journal.
Stravinsky à Biarritz : Un compositeur russe en exil, 1921-1924. Rousseau-Plotto, Etienne.