Au feu!

2020

La lutte contre les incendies

Dompter le feu

La découverte du feu par l’homme va de pair avec la nécessité de le maîtriser. Très vite cet élément se révèle être une menace contre laquelle il faut lutter. Face à un besoin de sécurité, l’organisation de la lutte contre l’incendie n’a cessé d’évoluer au fil du temps, structurant un métier et développant des techniques d’extinction.

De tous les moyens d’extinction possibles (eau, mousse, Co2, gaz…), l’eau se révèle être le moyen le plus connu pour combattre le feu, de par son action directe sur la flamme. Elle agit directement sur le comburant (dioxygène) par étouffement puis refroidissement.

Pour la population comme pour les autorités, combattre le feu est perçu comme une nécessité, une véritable survie. Dès l’Antiquité, la mise en place de chaînes humaines ou de premiers systèmes manuels de projection de l’eau atteste de cette volonté d’organisation. Des personnes dédiées à l’extinction du feu, que ce soit par le travail de sape (abatage des structures en bois à proximité du feu déclaré, afin d’éviter sa propagation) ou par l’arrosage direct des flammes, ont toujours existé.

Toutefois, il faut attendre le XIXème siècle, en France pour que soit créé le premier corps des sapeurs-pompiers.

Les soldats du feu

À la suite d’un incendie spectaculaire, survenu en juillet 1810 à l’Ambassade d’Autriche à Paris lors d’une soirée donnée en l’honneur du couple impérial, l’Empereur Napoléon Ier décide de réorganiser et de professionnaliser la lutte contre le feu. Le service d’incendie, autrefois assuré par la Garde nationale est alors dissout. Par décret impérial du 18 septembre 1811, il crée le premier corps organisé de sapeurs-pompiers : le Régiment des Sapeurs-pompiers de Paris. Il s’agit d’un corps militaire (seul modèle garantissant, à l’époque, une certaine efficacité), composé d’hommes chargés soit du travail de sape (les sapeurs) soit de l’acheminement et de l’actionnement des pompes (les pompiers).

La loi du 22 mars 1831 prévoit la constitution de corps de sapeurs-pompiers dans les communes. Une partie des effectifs de la Garde nationale est déployée au service d’incendie ainsi qu’au maintien de l’ordre. En 1852, la Garde nationale est partiellement supprimée mais les corps de sapeurs-pompiers communaux subsistent.

Malgré la mise en place de ces mesures, seules 9 communes des Basses-Pyrénées disposent, en 1858, d’un corps de sapeurs-pompiers et de pompes à incendie. Il s’agit de Bayonne, Bénéjacq, Coarraze, Morlàas, Navarrenx, Nay, Orthez, Pau et Pontacq.

La subdivision des sapeurs-pompiers de Biarritz voit le jour en juillet 1859. Elle est spécialement dédiée au service d’incendie et relève directement de l’autorité municipale. Elle est dirigée par un Lieutenant Commandant, lui-même relevant du Ministère de l’Intérieur et nommé par l’Empereur. Un règlement, approuvé par le Maire, encadre le fonctionnement de la subdivision.

Nomination de Jean Stanislas Larréguy, au grade de Lieutenant de la subdivision de Biarritz. 29 décembre 1860. E dépôt Biarritz 3H3.
Règlement sur le service de la Subdivision des sapeurs-pompiers de Biarritz. 15 novembre 1859. E dépôt Biarritz 3H3. Cliquez sur l'image pour consulter le document en intégralité.

Le décret du 29 décembre 1875 fixe une réelle organisation du Corps des sapeurs-pompiers en définissant leur mission principale au titre de la lutte contre les incendies, en supprimant les différences entre les sapeurs-pompiers municipaux et la Garde nationale, en incluant une participation des communes dans les dépenses de fonctionnement et d’investissement.

Règlement organique du Corps municipal des sapeurs-pompiers volontaires de Biarritz. 27 juillet 1877. E dépôt Biarritz 3H3.

Cependant toutes les communes ne sont pas en mesure de disposer d’un service propre. Aussi, les communes les plus importantes assurent le service de sécurité incendie auprès des plus petites se trouvant à proximité avec parfois plus ou moins de succès…

 

Lettre du Maire d’Ascain au Maire de Saint-Jean-de-Luz, au sujet d’une intervention du service des sapeurs-pompiers de Saint-Jean-de-Luz, à Ascain. 7 juin 1928. (E dépôt Saint-Jean-de-Luz 3H3)

Le XXème siècle marque la démilitarisation de ce corps. Les soldats du feu sont désormais des civils, hormis quelques exceptions.

Les équipements

La recrudescence des incendies force, en plus d’une organisation humaine, à moderniser et normaliser les équipements.

Le coût de ce matériel étant le principal frein des municipalités, dès 1858, le préfet des Basses-Pyrénées incite les pouvoirs publics, état, municipalités, conseil général à la création de fonds spéciaux. Les services de la préfecture vont jusqu’à faire la promotion directe de sociétés fabricant ce matériel.

Courrier de la maison Lambert au maire de Bruges pour proposer l'acquisition d'une pompe à incendie. 1er mai 1859. E dépôt Bruges 1M4.

Détrônant les anciennes pompes chargées sur chariot, la première autopompe est mise en service à Paris en 1904.

On assiste à un véritable déferlement d’offres promotionnelles à destination des collectivités. C’est à qui vantera le mieux son produit à l’aide d’outils de communication tout aussi explicites les uns que les autres.

Devis de l'entreprise Berliet pour la foruniture d'une moto-pompe à la ville de Saint-Jean-de-Luz. 1953. E dépôt Saint-Jean-de-Luz 3H3. Cliquez sur l'image pour consulter l'intégralité du document.

Chronologie

  • XVIème siècle : utilisation de seringues, appelées « sanguettes ».
  • XVIIème siècle : importation depuis la Hollande des premières pompes à bras en France par François Dumouriez du Perrier.
  • 1725 : invention de la pompe à incendie dite « moderne », tractée sur chariot et amenée directement sur le lieu de l’incendie.
  • 1819 : nouvelle pompe à incendie, nommé « tonneau hydraulique ».
  • 1867 : arrivée de la pompe à vapeur en France.

Depuis 1825, les missions des sapeurs-pompiers sont celles d’incendie et de secours aux personnes. Les compagnies relèvent, dans les départements, des Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Les archives du SDIS 64 sont versées aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques – site de Pau.

L'incendie de la Préfecture de 1908

Pour les archivistes aussi, la lutte contre le feu peut se transformer en dur combat. Dans la nuit du 20 au 21 novembre 1908, un incendie ravage la préfecture des Basses-Pyrénées où sont conservées les archives. Les articles de presse locale décrivent cet événement tragique.

Cliquez sur l'image pour consulter un extrait du numéro du Patriote du 22 novembre. Le numéro complet est à consulter sur Pyrénéas.
Cliquez sur l'image pour consulter un extrait du numéro du Patriote du 24 novembre. Le numéro complet est à consulter sur Pyrénéas.

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