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Tout au long de l’histoire, les habitants de la côte et des rives des fleuves et rivières ont utilisé la force de leurs bras pour propulser des embarcations à rames qui pouvaient être utilisées aussi bien pour les activités de pêche que pour le transport maritime et fluvial des personnes et des marchandises.
Nous avons découvert un registre de fabricants d’avironnerie, qui fournissaient des avirons au Ministère de la Marine et aux corsaires. Il s’agit de la fabrication des rames qui permettent de propulser et manœuvrer les embarcations, faites à partir de bois de hêtre, en provenance des forêts de Cize et d’Iraty.
Face aux avancées de la technique, les petites embarcations actionnées à la rame ont perdu de leur utilité pour la pêche et le transport ; elles ont toutefois conservé un caractère ludique qui, au fil du temps, allait permettre d’intégrer l’aviron comme discipline sportive sur mer et sur rivière.
Sur la côte labourdine, les régates sont mentionnées dès la seconde moitié du XIXe siècle en divers points du littoral comme Biarritz, Saint-Jean-de-Luz ou Bayonne. Des régates sont organisées sur l’Adour, dans le port de Bayonne, dans la deuxième quinzaine d’août, entre 1854 et 1856. Comme le précise ce courrier écrit par le président de la commission des régates, leur but était « d’encourager les perfectionnements de la Marine et des constructions navales ». Les célèbres régates de traînières dans la baie de la Concha à Donostia-San Sebastián en Guipúzcoa, ne deviennent régulières et annuelles qu’à partir de 1871.
Du fait de l’accroissement du nombre de compétitions de traînières comme pratique sportive dès la fin du XIXe siècle, on assiste à la création des premières fédérations nationales et internationales de ce nouveau sport.
Tout au long du XXe siècle, des régates sont organisées sur les côtes labourdines, comme ici dans la baie de Saint-Jean-de-Luz, certainement dans les années 1950, ou à Biarritz dans les années 1980.
D’après les notes du chanoine Lamarque*, pour l’œuvre collective sur Bayonne menée au début du XXe siècle, « la corporation ancienne des tilloliers*, disparue dès le début du XIXe siècle, fut sans doute la 1ère à se livrer à ces joutes sur l’eau où Bayonne, bâtie sur les rives et au confluent
de deux fleuves, a toujours excellé. »
Un marin bayounes, abituat a le ma,
Ne damore en darré quén s’agis de rama !
Un marin bayonnais, habitué à la mer,
N’est jamais le dernier s’il s’agit de ramer !
Ainsi s’exprime Lagravère dans son poème dédié en 1861 aous Canotiés de Bayoune. C’est lui également qui 9 ans plus tôt avait retrouvé la chanson des Tilloliers (Lous Tilholés du poète Pierre Lesca). AD64 - Archives du Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne, fonds Varia
Même si la pratique de descente en eaux-vives est venue principalement des Etats-Unis, initiée sur le Colorado à partir des années 1950, il existait également une pratique ludique de ce type, pour le loisir et la promenade. Ainsi la descente des « rapides » de la Nive est présentée dans ce courrier du Touring-Club de France de 1908, informant des conditions de pratique entre Cambo-les-Bains et Ustaritz, déjà expérimentée par les monarques espagnols l’année précédente.
Le canoë trouve ses origines chez les Indiens du Canada, qui le construisaient en écorce de bouleau. Il servait surtout au transport des marchandises et des personnes. Le kayak, réservé à la chasse en mer, est plus petit, ponté et manié à la pagaie double. Il est d’origine esquimaude. De ces utilisations s’est développée la pratique sportive du canoë-kayak, en eaux-vives ou en eau douce. En eaux-vives, il prend le nom de rafting.
Il existe 2 types de courses : la descente classique et la descente sprint. La descente se déroule avant tout sur les parcours naturels et sauvages des rivières. La descente sprint se déroule aussi bien sur des rapides clefs des parcours classiques, que sur les bassins d’eaux-vives artificiels.
Le club de Pau a été créé en 1958 par Noël Audrand. C’était une section du club omnisport universitaire palois. Quelques noms des pionniers de ce club : Jacky Labat, Francis Cohort, Henri Estanguet.
Le canoë-kayak pouvait se pratiquer sur le gave de Pau, dans la partie en contrebas du château. Des aménagements successifs dans les années 1980 ont permis de consolider les berges du gave afin de les stabiliser. Ainsi, la maison bleue servait de base pour les compétitions nationales et internationales à Pau.
Grâce à cet engouement sportif original, un parcours artificiel est finalement créé, sous l’impulsion des frères Estanguet. Inauguré en 2009, à l’occasion de la coupe du monde de Pau, c’est la naissance du stade d’eaux vives Pau-Pyrénées.
Dans la famille Estanguet, le père Henri, puis le fils Tony participeront largement au succès de la pratique du canoë-kayak. Henri Estanguet sera 3 fois vice-champion de France entre 1960 et 1970 ; Tony Estanguet, dans les empreintes de son père, s’imposera comme un grand champion de cette discipline, triple champion olympique entre 2000 et 2011.
À Pau, au-delà de l’attrait sportif, la création du stade d’eaux vives a impulsé un renouveau urbain aux alentours du parcours. De manière plus générale, la pratique du canoë-kayak a contribué au réaménagement des berges des rivières.
Ces deux exemples de pratique de sports d’eau témoignent d’un engouement certain pour les sports de glisse : l’aviron, le canoë-kayak mais également le surf (consulter le document du mois du mois sur le surf), la pirogue, le paddle. Finalement, l’homme emprunte d’anciennes pratiques culturelles pour se les réapproprier sous forme de pratiques sportives. Peut-être son besoin de renouer avec son passé.
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