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Pour comprendre le droit des femmes à travers les deux derniers siècles, on évoque souvent la question du droit de vote ou la question des héritages. Mais un autre sujet a longtemps marqué une différence de droit entre les hommes et les femmes : celui de la nationalité.
La nationalité se définit en droit français comme le lien juridique qui rattache une personne physique à un État et qui consacre l’appartenance de cette personne à la population de celui-ci. La Révolution française, qui lie la notion de nationalité à celle de citoyenneté lui donne une dimension politique.
Après la Révolution, la question de l’acquisition de la nationalité française est régie par l’article 19 du Code civil de 1804 : « Une femme qui épousera un étranger suivra la condition de son mari ».
L’article 12 précise que « l’étrangère qui aura épousé un Français suivra la condition de son mari. » Ce qui prévaut est donc l’unité familiale. La femme lors du mariage fait ainsi l’objet d’un transfert de famille mais aussi de nation. Le Code civil fait valoir une présomption de consentement : la femme qui épouse un homme d’une autre nationalité sait qu’elle va perdre la sienne et l’accepte de facto.
Ces principes vont cependant faire naître des situations d’apatrides, ou heimathlosen, ou de bi-nationaux lorsque les législations nationales n’adoptent pas les mêmes principes. Ils font l’objet de remises en question entrainant des modifications de la loi. Plus globalement, l’évolution des règles juridiques sur la question est le fruit et le reflet des préoccupations démographiques, économiques et politiques des deux derniers siècles : besoin de soldats ou de main d’œuvre entrainant des assouplissements de la loi par moments, méfiance et contrôle par d’autres.
On retrouve donc dans les archives de multiples traces de ces parcours de vie : les demandes de carte d’identité d’étranger des femmes ayant perdu la nationalité, les demandes de naturalisation ou de réintégration de femmes dans la nationalité française après leur mariage.