Les dernières actualités
29 mai 2024 - événement
29 mai 2024 - actualité
23 mai 2024 - actualité
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de Cookies pour réaliser des statistiques de visites.Cliquez ici pour en savoir plusX
En 1960 a lieu le 3e concours national des jeunes fermières. Organisé par le Ministère de l’Agriculture, et dans la lignée des concours de conducteurs de tracteur pour les hommes, ce concours doit permettre de promouvoir le monde agricole, de le rendre attractif pour la jeunesse. Le premier concours avait été organisé en 1955.
Dans les Basses-Pyrénées, dix participantes, âgées de 17 à 19 ans, sont en lice pour les éliminatoires locales de l’école ménagère agricole Montfleury (Gelos) qui ont lieu en juillet. Les archives de l’organisation de cet événement ont été versées et sont aujourd’hui conservées sous la cote 1741 W 1. Grâce à elles, il nous est possible de nous replonger dans ce concours et de nous tester à notre tour sur les épreuves proposées...
La première école d’enseignement professionnel agricole spécialement destinée aux jeunes filles est créée en Ille-et-Vilaine en 1886. Les écoles ménagères agricoles sont encadrées par la loi du 2 août 1918 sur l'enseignement professionnel public de l'agriculture.
Dans le département, il est possible de connaître l'élaboration et le fonctionnement de l'école ménagère agricole du département grâce à une notice conservée sous la cote 1 J 1267 [1912-1913]. L'école est ambulante. Elle circule de ville en ville dans le département (Soumoulou, Pau, Orthez, Mauléon, Saint-Jean-Pied-de-Port). L'école ménagère agricole doit, dans chaque commune, trouver un propriétaire agricole acceptant de l'héberger. Chaque session dans une ville est organisée sur 3 mois. Les cours sont gratuits et sont composés d'enseignements théoriques et pratiques. Ils ont lieu du lundi matin au samedi midi. Les jeunes filles doivent avoir plus de 15 ans pour s'inscrire.
À l'image des enseignements proposés, le concours mêle épreuves pratiques et questions théoriques du jury. Les épreuves théoriques sont composées de questions. Lors de ce concours, le choix a été fait de sélectionner les questions dans celles proposées dans le cahier de l'organisateur. Dans le dossier aujourd'hui conservé sous la cote 1741 W 1, on retrouve donc dans une enveloppe les questions choisies, découpées en petit carré pour être tirées au sort par les candidates.
À l'époque, les questions sont regroupées en 3 catégories : les problèmes domestiques, les problèmes agricoles et les problèmes sociaux. Pour donner une idée du concours, et permettre à chacun de se tester sur ses connaissances agricoles et ménagères, certaines questions sont ici restituées selon 3 catégories un peu plus arbitraires.
Dilemmes cornéliens :
Questions de sang froid :
Questions toujours d'actualité 60 ans après :
Les épreuves pratiques montrent également l'éclectisme de cet enseignement. On note cependant au passage que certains exercices d'entretien de la maison sont proches d'exercices parfois considérés comme un bricolage plus destiné aux hommes. En voici quelques exemples également tirés de la brochure d'organisation du concours :
Les réponses attendues à ces épreuves ne sont malheureusement pas consignées dans ce dossier. Mais les notes de cours qui sont conservées sous la même cote peuvent aiguiller sur les réponses attendues. Le lecteur contemporain peut nous transmettre ses propositions de réponses par mail.
L'étude de ces documents montre l'ambiguïté de cet enseignement professionnel, attribuant un rôle essentiel à la femme dans le bon fonctionnement de la maison et de la ferme, mais la cantonnant à un rôle social et économique très limité (la création du statut de coexploitante, permettant à la conjointe d'obtenir des droits dans la gestion de l'exploitation, date de 1980). Cet enseignement fournit aux femmes des compétences techniques indéniables. Mais il reste empreint d'objectifs moraux.
Cet enseignement, reposant pour beaucoup sur l'étude pratique, est aussi le témoignage de ce que pouvait être le quotidien dans les campagnes françaises au milieu du XXe siècle. Aménagement intérieur, alimentation, accès au soin, relations sociales y sont évoqués. Relire les questions et enseignements délivrés à ces jeunes femmes, nos aïeules, c'est donc aussi l'occasion de les accompagner dans l'intimité de leur demeure. Et une fois les considérations matérielles estompées, sommes-nous si sûres de ne pas leur ressembler ?