Querelles de clocher

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L'église d'Arzacq

Dans chaque ville et village, au XIXe siècle, l’église reste un lieu de vie important. Celle d’Arzacq ne déroge pas à la règle. Lors de la première moitié du XIXe siècle, la commune envisage à de nombreuses reprises de restaurer l’église : son symbole, le clocher, est détérioré. Ce n’est que dans les années 1850 que la commune vote par délibération la destruction de l’ancienne église et la construction d’une nouvelle, sur la place centrale du village. Dans une période où l’on renvoie hors des murs des villes ses cimetières, l’église, située au centre de celui-ci (position traditionnelle auparavant), est jugée insalubre. L’évêché de Bayonne interdit l’église pour le culte en 1854.

La reconstruction

Mais une fois cette décision prise, les difficultés ne s’arrêtent malheureusement pas. L’architecte départemental Gustave Lévy, chargé du contrôle de cette construction, reproche à la ville de ne pas faire parvenir à temps les pièces administratives nécessaires à la préfecture. Le préfet demande d’ailleurs au conseil municipal de revoir sa copie, car le projet est financièrement trop ambitieux pour la commune. Plusieurs souscriptions et emprunts sont réalisés. En 1861, un ouvrier est tué lors de la chute d’un échafaudage sur le chantier.

les vitraux de l'église

Les relations avec les entrepreneurs sont particulièrement difficiles. Le cas des vitraux l’illustre.

Repères

  • Hypolite Boulin, notaire, est maire de la commune de 1852 à 1862.
  • Son fils lui succède en 1862.
  • La commune d'Arraziguet fusionne avec Arzacq en 1845.

 

Le fonds d'archives de la commune est déposé aux Archives départementales et consultable à Pau.

Émile Thibaud est choisi en 1863 pour l’exécution des vingt-trois vitraux de la nouvelle église. Ce maître verrier renommé est un homme d’affaires avisé. Son atelier a conçu de nombreux vitraux en France (cathédrale Saint-Jean de Lyon, Notre-Dame des victoires à Paris) et à l’étranger. Il est également un homme public, élu maire de sa commune en Auvergne en 1873.

Les échanges épistolaires entre Émile Thibaud et la commune traduisent ces différends. Les remarques des commanditaires heurtent la sensibilité de l’artiste. Ce dernier regrette les évolutions du projet après la commande, qui retarde la livraison des vitraux, acheminés par train depuis les ateliers d’Émile Thibaud à Clermont-Ferrand. Comme de très nombreux entrepreneurs sur ce projet, le maître verrier écrit à plusieurs reprises pour exiger le paiement de ces travaux…

Croquis du vitrail approuvé par le maire et l'architecte départemental en 1864 (E dépôt Arzacq 2M1)

Au terme de ces péripéties, l’église Saint-Pierre d’Arzacq a bien vu le jour. Mais dès 1915, elle se rappelle au bon souvenir de la communauté : de nouvelles plaintes s’élèvent contre le mauvais état de l’église.

Carte postale de la sortie de la messe à Arzacq (8Fi001_128_00555)

Localiser l'église

Arzacq-Arraziguet, France

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