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Les traditions de soins liés à l’eau ne datent pas du siècle dernier. Mais cette pratique connait son âge d’or au XIXème siècle. Portées par les études médicinales qui reconnaissent le pouvoir curatifs de l’eau, appuyées sur le développement technique, les stations thermales se multiplient en France et dans le département. On y profite de l’eau sous toutes ses formes, inhalations, bains, douches, boissons. Biarritz accueille sous le Second Empire (1852-1870) princes et princesses d’Europe. L'eau y est ramenée depuis Briscous par canalisation pour alimenter les établissements thermaux. Mais des villes de moindre importance voient elles aussi leur influence grandir.
Pour que ces villes puissent prendre leur essor à l’échelle régionale voire nationale, il faut que des moyens de transport en facilitent l’accès. On comprend ainsi que le Second Empire, et l’éclosion d’un maillage du territoire par les voies ferrées, soit la période la plus propice au développement des bains.
En dehors de leur désenclavement, les villes se transforment profondément pour accueillir ses populations de passage. L’architecture urbaine se modifie, de nouveaux établissements voient le jour, pour les soins certes mais pas uniquement. Il faut aussi loger ses baigneurs (le terme de curiste n’est pas utilisé au XIXème siècle), et les occuper.
Ces baigneurs rendent souvent la ville d’eau bourgeoise. Il n’est pas rare que des règlements limitent l’accès aux bains aux indigents et populations locales.
Car les cures sont aussi (et parfois surtout) des lieux de mondanité, où l’on cherche à se voir et à se faire voir. Il faut fournir aux visiteurs des loisirs. Les stations thermales disposent d’un régime d’exception et peuvent organiser des jeux de hasard par exemple.
À Salies-de-Béarn, on vit chez l’habitant lors des cures jusqu’à 1883 et la construction du premier hôtel touristique. Pour satisfaire les visiteurs, un jardin public est aménagé, jouxtant l’établissement thermal. Orné d’un kiosque, il peut abriter des concerts. Chaque année, la municipalité paye un chef d’orchestre qui a la charge d’organiser le programme de concerts pendant la période estivale. Un incendie frappe l’établissement thermal en 1888 et 1892, ce qui oblige la ville à le reconstruire et le faire évoluer régulièrement.
On apprend à profiter d’un autre spectacle, celui de la montagne. Des excursions, à pied ou en chaise portée, sont organisées et recensées dans les guides à l’usage des baigneurs.
Plus qu’un nouveau type de soin, le thermalisme marque le XIXème siècle car il fait naitre le tourisme et fournit les infrastructures lui permettant de se développer (voies de communication, structures d’accueil, loisirs).
Ses évolutions en sont le témoin : après avoir utilisées les hôtels des stations à des fins médicales pendant la Première guerre mondiale, la géographie thermale se redessine. Les stations balnéaires prennent le pas sur les stations thermales de montagne.