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Sous influence
La surveillance des opinions
Le XIXème siècle est marqué par l’émergence et l’amplification de nombreux mouvements politiques. Ceux-ci peuvent être considérés comme dangereux pour le pouvoir, et l’arsenal administratif mis en place depuis la Révolution favorise la surveillance de l’opinion et des mouvements d’humeur de la population.
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Ainsi, sous-préfets et commissaires rendent régulièrement compte aux ministres, par le biais du préfet, des rumeurs urbaines et des émotions de la population. De même, les préfets établissent des listes de journaux politiques dont les articles sont contrôlés. Certaines brochures sont interdites de circulation. Au gré des changements de régime, les mouvements surveillés diffèrent : républicains, bonapartistes, royalistes, boulangistes ou encore socialistes sont observés.
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Le cas des Basses-Pyrénées
Le département des Basses-Pyrénées est assez peu enclin aux fièvres politiques, comme en témoigne le rapport relatif à la situation politique dans le canton d’Orthez de 1900.
Pourtant, ce département frontalier de l’Espagne n’en est pas moins objet de méfiance. Le XIXème siècle espagnol est en effet lui aussi riche en révoltes et conflits.
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Le carlisme
En 1814, Ferdinand VII rétablit l’absolutisme en Espagne. Les libéraux s’exilent et prennent la tête de nombreux pronunciamientos (coup de force de l’armée pour renverser le régime). Le premier a lieu en 1820, et ce n’est que grâce à l’intervention de la France que Ferdinand reprend la tête du royaume en 1823. Le mouvement libéral est durement réprimé. En 1833, Ferdinand VII meurt, laissant pour héritière sa fille Isabelle, âgée de 3 ans. Sa mère, Marie-Christine assure la régence. Mais le frère de Ferdinand VII, don Carlos, s’autoproclame roi sous le nom de Charles V. C’est la première des trois guerres carlistes (1833-1839, 1846-1849, 1872-1876). Elle oppose deux modèles de monarchie, l’une absolutiste, derrière Charles V, l’autre libérale et laïque, derrière Marie-Christine. La régente puis la reine Isabelle (qui règne de 1843 à 1868) sont à plusieurs reprises contraintes à l’exil.
Les arrivées des figures espagnoles sont surveillées au même titre que les figures politiques françaises. Plus encore, la porosité de la frontière fait craindre l’arrivée des idées politiques de la péninsule, et l’exportation des conflits espagnols sur le sol français.
Marqué par les mouvements révolutionnaires, le XIXème siècle, par la transformation des systèmes d’élection, invite de plus en plus le peuple à se prononcer, à faire entendre sa voix. Mais ce peuple n’en reste pas moins observé comme le lait sur le feu.
