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Au XVIIIème siècle en France, la variole est une maladie très crainte : elle tue jusqu’à 20% des habitants des zones touchées, et laisse de graves séquelles aux personnes qui y survivent. Pour chacun, elle est source d’une profonde peur et ses vagues d’épidémies jugées toujours plus rapprochées au cours du XVIIIème siècle ne font que renforcer ce sentiment. La peste maitrisée, un nouveau mal effraie l’Europe.
Pourtant, dès le XVIIIème siècle, un espoir d’endiguer ces épidémies nait de l’observation empirique des propagations de la maladie en milieu rural. Constatant que les personnes ayant été contaminées par le cow-pox, la petite vérole des vaches, n’étaient pas atteintes par la variole, un Anglais, Edward Jenner, inocule le virus à un enfant en 1796. Et le voilà immunisé contre la variole. La vaccine est née.
Il faut la distinguer des procédés d’inoculation déjà testés au XVIIIème siècle. Le principe, plus sûr, est de piquer les populations, non avec la variole mais avec le virus de la petite vérole des vaches, piqures provocant fièvre et pustules pendant quelques jours mais protégeant de la variole.
L’empressement de l’État à se saisir de ce nouveau procédé est à la hauteur de la crainte et des méfaits de la maladie. Un réseau maille rapidement le territoire pour veiller à la bonne marche des opérations. Il s’agit ici de la première organisation sanitaire ainsi constituée. Dès le début de l’année 1805, des comités de vaccine se mettent en place dans les arrondissements et au niveau du département.
Ils sont composés de médecins, de chirurgiens, mais aussi de maires et de commissaires de police. Si les moyens du comité sont restreints, on compte sur le zèle de chacun pour faciliter les campagnes de vaccinations. Les médecins, formés grâce à un manuel du vaccinateur, s’occupent des campagnes de vaccination et rédigent des rapports sur leur déroulé. On met en avant dans le discours le patriotisme et le militantisme des vaccinateurs. Les maires jouent un rôle essentiel car il leur revient de mettre en place les conditions de vaccination, notamment en informant du nombre d’enfants à traiter. Les curés, et plus tard dans le XIXème siècle les instituteurs, sont invités à mobiliser les populations et à convaincre de l’intérêt de la vaccine.
La sensibilisation couplée aux bons résultats des premières campagnes semblent d’ailleurs fonctionner. Les réfractaires semblent moins importants, comme en atteste les rapports sur les vaccinations de 1841, et les accusés de réception des circulaires de vaccination de 1871. La surveillance de soi pour le bénéfice de la société est devenue normale, la contrainte physique pour éloigner la maladie de soi, mais surtout, du groupe social, est acceptée.
En cela, la lutte contre la variole témoigne du rôle nouveau que se donne l’État en termes de santé pour tous et d’hygiène publique au XIXème siècle. Elle montre également la surveillance des populations et la mise en place d’un réseau administratif au service de cette cause.
La série M (sous série 5M, Santé publique et hygiène)
Dans les archives communales : la sous série 5 I contenant les rapports de vaccinations, les listes de personnes à vacciner.
La maladie comme le vaccin ne sont pas nommés de la même façon selon les époques. Pour faire une recherche sur ce thème dans les instruments de recherche et sur e-archives, il sera donc nécessaire de rechercher plusieurs termes : variole, « petite vérole », vaccin* (l’étoile permettant de rechercher la racine d’un mot, elle évite de saisir vaccin, vaccination, vaccine…)…
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